jeudi 24 mars 2016

42èmes journées de la recherche équine en France

La semaine dernière j'ai assisté aux Journées de la Recherche Equine. Ces journées avaient lieu dans un centre de congrès parisien dans un amphi très agréable. Le format consistait en 4 sessions de 4 ou 5 communications de 10' par des chercheurs s'intéressant tous aux chevaux de près ou de loin.

 Les efforts de vulgarisation étaient assez inégaux et je pense que les organisateurs de ces journées n'ont pas encore décidé de l'objectif et du public visé :
  • Diffusion des connaissances aux équitants, professionnels de la filière, ...
  • Rassemblement des chercheurs francophones travaillant sur le cheval
 Les deux objectifs ne peuvent pas être atteint conjointement, et là il semblerait que les organisateurs visent plutôt le premier objectif alors que la majorité des conférenciers ont présenté un discours très spécialisé. Ayant un parcours académique plutôt très scientifique, je n'ai pas trop été gênée par la forme, et j'ai apprécié la diversité des méthodologies et des questions traitées.

Parmi les exposés que j'ai trouvés le plus intéressant :
  • Anne Ricard, chercheuse en génétique (entre autres) qui connait très bien les chevaux et qui pose la question : "peut on sélectionner à la fois un cheval d'élite et un cheval d'amateur en CSO?" L'étude qu'elle a mené sur un très grand nombre de chevaux sortant en compétition semble montrer qu'en moyenne, il est tout à fait possible de sélectionner à la fois des chevaux d'amateur et des chevaux d'élite, ce qui est assez contre-intuitif. Elle semble par contre penser qu'il y aurait des tempéraments de chevaux pour amateur et des tempéraments de chevaux plus adaptés aux professionnels. 
  • Léa Briard : Quel est le lien entre : "la charge parasitaire d'un individu" et "ses relations sociales dans le troupeau"? Son étude établit les corrélations suivantes: 
    • Plus les individus sont dominés plus ils sont parasités!
    • Plus les individus sont connectés (interagit avec beaucoup d'autres chevaux) plus ils sont parasités 
    • Plus un individu à des partenaires affiliatifs, moins ils sont parasités.
    Sa méthodologie d'étude des relations sociales au sein d'un troupeau m'a parue particulièrement intéressante. 
L'après midi a commencé avec une série d'exposés sur le bien-être présentés par les chercheurs en éthologie. Ce qui était assez pénible, c'est qu'ils avaient un discours très prosélytes et qu'on sentait que leurs expériences sont conçues pour appuyer leurs convictions. Il y avait parfois / souvent dans leur discours un mépris assez profond pour les professionnels du monde du cheval. Si on arrive à faire abstraction de ça, il y avait quelques résultats très intéressants. En particulier, j'ai beaucoup aimé les tests d'optimisme chez les chevaux présentés par Séverine Henry
La journée s'est achevée avec les travaux de Claire Neveux sur la musique et le stress du cheval. L'étude ne casse pas 3 pattes à un canard mais est bien faite et surtout très bien présentée. On sentait quelqu'un de très pro qui n'utilisait pas sa position de chercheur en train de présenter des résultats pour plaider ses convictions.

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