samedi 28 janvier 2012

Sport de filles

Le film est dit librement inspiré de la vie de Patrick Le Rolland, cavalier olympique français de dressage qui a eu ses heures de gloire dans les années 70. L'intrigue est simple, une cavalière fille de paysan veut absolument percer dans le monde bourgeois de l'équitation de compétition. Son sale caractère, sa détermination, et son non sens des réalités vont produire des étincelles au contact d'une société réglée, où les plus riches décident pour les plus pauvres, ou cette situation est acceptée, où même son père ravale son orgueil pour que la demoiselle puisse assouvir son rêve.

Les personnages sont au départ plutôt caricaturaux, sans trop de subtilité on devine les bons et les méchants, et puis finalement, le personnage de Franz Mann, de Gracieuse, et de l'homme à tout faire aux écuries se complexifient un peu.

Il s'agit selon moi avant tout d'un film sur le monde du sport de haut niveau, quelque soit la discipline, il s'agit de l'équitation, ça aurait pu être le tennis, la natation...  sur l’ambiguïté et sur la complexité des relations entre l'entraîneur et ses élèves favoris, entre travail, et mélange des genres. Franz Mann étant plus ou moins marié à la gérante du haras, se retrouvant dans le lit de sa milliardaire d'élève, et ayant un comportement à la limite du pervers sexuel avec sa dernière élue...

Et maintenant, du point de vue de l'équitation. Dans ce film, l'équitation n'est selon moi qu'un prétexte. La jeune Gracieuse est au début du film moins qu'une mauvaise cavalière à cheval, un peu de pratique étho avec les poulains, ancre le film bien de nos jours. Ensuite les chevaux sont magnifiques, mais l'évolution de Gracieuse avec son alezan est juste totalement irréaliste, en 3 semaines de tire pousse dans la forêt avec une paire de rênes allemandes et quelques vidéos glanées sur Youtube, la voilà avec l'assiette d'une cavalière de grand prix, capable de dérouler une rlm avec piaffer, passage, balancés d'appuyés... Le maître lui dit même qu'il n'aurait pas mieux fait, phrase qui si elle est au premier degré donne une bien piètre image de ce que doit être l'équitation, et si elle est au second degré, confirme la perversion de l'entraîneur qui cajole pour séduire... Allant jusqu'à renier ce qu'il pense sur son 'art'.


En conclusion, n'allez pas voir ce film pour voir une leçon d'équitation, le sujet est un prétexte, certes bien soigné, pour écrire un film sur les relations entraîneur/entraîné. Et qu'on me dise en quoi il est librement inspiré de la vie de Patrick le Rolland, si ce n'est pour faire de la pub à ce vieux monsieur, car sur son site assez mégalo je ne trouve aucun élément de ressemblance avec ce que j'ai pu voir dans le film, si ce n'est une assez fidèle description du monde du dressage que beaucoup d'autres cavaliers auraient pu nous décrire. À moins que lui aussi n'ait eu des relations sulfureuses, se soit inféodé à un élevage, mais tout ça n'est évidemment pas dans l'hagiographie officielle!

1 commentaire:

Camille a dit…

" Détail : Diabolo saint maurice est ici beaucoup plus agréable à regarder que sous la selle de son cavalier de la garde républicaine dans ses années concours ! "

Diabolo Saint Maurice figure au générique mais ce n'est pas le cheval que Marina Hands monte dans le film !!

A moins qu'une liste blanche soit apparue sur son chanfreim depuis qu'il a quitté les rectangles de dressage ! Mais après tout, au cinéma tout est possible !

N'est-ce pas plutôt Caracas de Nuit ?