Petite digression sur Beudant, Oliveira et l'éthologie...
Je connaissais cette maxime depuis toujours. Lue les premières fois surement dans un quelconque cheval magazine, redécouverte plus tard dans les œuvres complètes d'Oliveira. Elle a pris tout son sens à ma découverte de l'équitation dite éthologique... Du moins intellectuellement!
J'ai par contre mis beaucoup plus de temps à changer mes habitudes, et la route n'est pas finie!
Je vais donc essayer de raconter un peu de ma propre expérience, pour donner quelques cas pratiques...
Des premiers sauts de Néli à la longe, à la piste...
Mon objectif d'alors était de préparer Néli à sauter des petits obstacles en dehors de la piste à la longe pour ensuite pouvoir l'envoyer en liberté dessus. Elle était au travail avec moi depuis moins d'un mois.
J'ai commencé à la piste par un exo de la cense : j'avais monter un mini mini droit, je la mets face à l'obstacle, et je l'invite à passer de l'autre côté en mode "envoyer". À priori, rien de plus simple. En pratique, ça a été une séance "catastrophique". Nélimère est une jument plutôt très claustro, et se sentir coincée entre le pare botte, moi et ce mini obstacle l'a paniquée. Elle est passée une première fois, a sauté des 4 pieds, s'est fait peur... Bon, je ne pouvais pas la laisser sur une mauvaise expérience. J'ai donc recommencé. Elle s'est montée en pression, monter le bourrichon, et du coup elle reculait paniquait et finissait par se jeter dans l'obstacle. J'ai fini sur un passage potable.
Là, j'avais fait plusieurs "grosses" bêtises. D'abord, je n'avais pas évalué la difficulté de la chose, certes elle passait très bien sur une barre au sol, mais je ne m'étais pas rendue compte à quel point elle était claustro. Jusque là, rien de grave si j'avais été capable de revoir mes objectifs à la baisse pour pouvoir arrêter rapidement l'exercice, et récompenser beaucoup. En découvrant une vidéo de la jument d'une fille du forum à la Cense, je me suis rendue compte que j'aurais du baisser un des côtés de l'obstacle pour lui faire voir une porte de sortie.
Avec ça je me serais contentée de peu, j'aurais pu demander l'exercice souvent (un bon nb de fois, pour que ça devienne simple psychologiquement pour elle), et j'aurais récompensé beaucoup!
Des premiers sauts de Néli sur des cubes, à la longe, hors de la piste...
Je la longeais, tout se passait bien, les obstacles à la piste passaient impec, donc j'ai voulu tenter un soubassement sur le cercle, méthode la cense (Je l'envoie vers l'obstacle, tant qu'elle ne passe pas l'obstacle, je lui demande de trotter sur le cercle (inconfort), dès qu'elle saute, arrêt, pause, grosses caresses, friandises, confort quoi!). Évidemment, il s'agit d'un exercice très difficile car le cheval n'est encadré d'aucun des côtés, et donc la tentation est trèèès grande de dérober, l'inconfort n'est pas si inconfortable que ça quand le cheval a de l'énergie, mais la pression psychologique d'une fuite à laquelle le cheval ne trouve pas le bouton stop est assez forte. Au bout d'un nombre trèès important de tours, j'ai fini par demander à Tom de pousser les cubes à la piste, et tout s'est bien terminé.
Encore une fois, j'avais eu un objectif trop éloigné des capacités de ma jument à ce moment là de mon travail. La principale conséquence a été un temps démesurément long pour ne pas atteindre l'objectif. Le bon point, j'étais suffisamment consciente pour me rendre compte de mon erreur, me contenter de moins et pouvoir récompenser!
Rassurons nous, mes erreurs n'ont pas été rédhibitoires, loin de là, mais j'aurais pu perdre moins de temps et épargner du stress à ma jument en lui faisant prendre confiance en moi puisque je ne lui aurais demandé que des choses dont elle était capable!
Du contact sur le mors et de la mise en place, à cheval...
Voilà un sujet brulant dans mon cas! Comme tous ceux qui suivent ce blog le savent, j'ai longtemps eu de gros problèmes de contact avec le mors. Non pas que Néli s'appuyait dessus, ou non, loin de là, elle avait plutôt tendance à le fuir en s'enfermant ou à le mâcher un peu trop frénétiquement, ou à claquer sa lèvre inférieur ou... J'ai souvent cherché la réponse dans un travail de durée, en variant les attitudes, la vitesse, le placer les demandes... sans véritable succès. Par contre, à chaque fois que me réveillant un peu, j'ai appliqué notre fameuse petite phrase, tout s'est arrangé! Ça voulait dire : dès que je sens une petite amélioration dans le contact, l'attitude vers ce que je demande, je dis "très bieeeen", on passe au pas ou à l'arrêt rênes longues.
De l'apprentissage du galop.
À trop lire Karl & Co. je me suis attachée au début du travail de Nélimère à avoir des départs au galop depuis un petit trot, tête en place, avec les bonnes aides du départ, en la plaçant les hanches comme il faut pour soi disant l'aider... Le résultat a été qu'elle se stressait énormément, qu'elle s'emmêlait totalement les pinceaux, qu'elle partait souvent à faux... Bon pas trop le résultat escompté! Quand je me suis forcée à demander les départs sur des rênes lâches, uniquement à la voix, en repassant au pas, grosse caresse dès que le départ était pris, ben comme par magie, elle s'est calmée et on a pu progresser. On a pu demander de plus en plus de départs dans le calme (demander souvent), on s'est juste contentés de quelques foulées calmes (se contenter de peu), et on a récompensé beaucoup!
De l'apprentissage de l'extension d'encolure.
Pour ne pas que vous croyiez que le dressage de Néli n'est passé que par des échecs, voilà un exemple de quelque chose pour lequel on a directement travaillé intelligemment, à pied et à a cheval! À pied, j'envoyais néli en cercler, je lui avais très bien appris à désengager sur une simple indication de la voix ou du corps.Quand par hasard elle m'a donnée sa première ébauche d'extension d'encolure, paf, je lui demande de désengager, grosse pause et grosse caresse. En qques séance, j'en avais des cercles entiers! Idem à cheval!
Conclusions :
Ça veut dire que quand je travaille quelques chose en particulier, c'est à dire tout le temps sauf quand je suis en train de dérouler une reprise de dress, si je fais plus de 2 tours de manège sans tout rendre et féliciter, c'est que je suis en train de demander trop dur...
On ne règle rien dans la durée, car le cheval se raidit, se braque et devient de moins en moins attentif. Au contraire, quand il a de très fréquentes pauses, il est très disponible et cherche pour de vrai quelle réponse son cavalier attend de lui.
Je pense qu'une bonne séance pour le cheval est une séance dont il sort sec, et où on a l'impression de n'avoir fait que des pauses! Je fais bien sur par ailleurs des séances "muscu" mais sans prise de tête, en extérieur ou dans le cross, encolure libre ou dans une attitude maîtrisée qui ne demande pas négociation!
5 commentaires:
Tiens, la sortie de séance sec en ayant l'impression de n'avoir fait que des pauses, c'est quasi toujours comme ça que je sors de carrière avec zoulou lol, mais bon je demande pas dur comparé à vous alors... attendons que je me mette au vrai dressage pour en reparler!
Ben je fais que des bonnes séances alors (voire même excellentes)!
Dans la même veine, je me souviens treeeeeeeeeeeees bien d'une époque vers avril ou j'avais saturé Odyssé, il était de mauvais poil et je me suis rendue compte que je lui avait sucré peu à peu ses pauses mine de rien
Je me suis demandée d'ailleurs si je ne l'avais pas un peu pourri gâté le petit..
Ben c'est tant mieux les filles, ça veut dire que vous bossez dans la bonne optique!
Et puis steph, tu es tellement imprégnée de cette façon de faire et tu ne te fixes pas d'objectif (avec des dates je veux dire) que je ne vois pas pk en passant au dressage ça changerait qqch!
très intéressant tout ça, comme le reste du blog d'ailleurs, des tonnes de pistes de travail, bravo!
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