L'impulsion

Tout d'abord, je ne vais pas faire un article donneur de leçon, sur ce point, je suis en pleine construction de ma propre opinion. Je ne pense pas, du moins pour ma part, que je puisse donner de leçons sur le dressage tant que je n'aurais pas dressé moi même plusieurs chevaux jusqu'au plus haut niveau, et je pense que c'est la même chose pour tout le monde. Et avec Néli on en est loin.

Je vais donc parler de ce que je retiens de mes connaissances livresques d'une part (à prendre donc avec des pincettes car ça n'est pas forcément éclairé par mon expérience), et de mon expérience d'autre part.

Je pense qu'il y a plusieurs choses dans le gros mot qu'est l'impulsion : 

1. La décontraction
2. L'état d'esprit : Forward Thinking
3. La propulsion
4. Le rassemblé

 Pour moi, les 2 premiers items, ce sont les bases du cheval. Sans décontraction on ne peut rien
construire, et si le cheval n'est pas Forward thinking, il faut le porter.

échelle de progression de la ffe, inspirée de la skala allemande

Décontraction : 
La décontraction se base selon moi sur un état d'esprit du cavalier, un travail à pied bien mené, l'étho a toute sa place dans cette phase du travail. Son importance est très bien décrite dans le livre de Von Ziegner. Comment juge-t-on de la décontraction : à l'oeil du cheval, à son port d'encolure : horizontal, à la souplesse du mouvement... C'est peut être quelque chose d'assez dur à évaluer quand on ne veut pas le voir, quand on n'a pas d'expérience poussée du travail au sol. C'est peut être pour ça que c'est si souvent négligé.
Dans notre travail de tous les jours avec Néli, la décontraction est parfaitement au rdv dans notre travail à pied, à la longe, monté en licol ou en cordelette. À cheval en filet, nous avons repris ces derniers mois un gros travail sur ce point qui, j'ai l'impression, porte ses fruits.

Forward Thinking : 

 

Là, il s'agit pour moi surtout de la motivation du cheval. Le cavalier a la lourde tâche de lui donner (de garder l') envie d'aller en avant. Il ne faut pas que ça soit uniquement une crainte des aides, sinon on est dans la fuite. Il y a un équilibre subtile à trouver entre renforcement négatif (la célèbre leçon de jambes) et renforcement positif, en fait ça doit faire partie de la fameuse relation de F Pignon, que l'on construit peut être pendant toute notre vie de couple avec son cheval.
Avec Néli je ne suis pas forcément contente de ce point, pas mécontente non plus, mais tout n'est pas exactement comme je le souhaiterais. En extérieur, pas de souci, c'est déjà ça de pris. À pied ça dépend, de son humeur, de la température extérieure, de combien je la nourris, de que sais je. J'aimerais avoir toujours l'énergie et la joie de la vidéo de ce premier WE après son achat (cf ci dessus, mais bon, elle venait de passer une semaine cloitrée au box!). Prenons l'exemple de la longe, si je dis trotte, elle prend le trot et je n'aurais pas à agir pour qu'elle le garde autant de temps que je le souhaite. Du point de vue de la Cense, on est content. Du point de vue du prof classique aussi. La question c'est : a t elle envie de trotter? Alors certains jours, oui, mille fois oui, je galère pour la garder au pas, et c'est avec joie qu'elle saute dans son trot. D'autres comme hier et dimanche, non. Je pense qu'elle a le droit d'être fatiguée (séparation au pré d'avec sa copine, chaleur), mais je n'ai pas forcément résolu la question de si je dois alors créer l'envie d'aller en avant ou travailler autre chose, est ce que je risque de laisser la situation s'enterrer comme ça? 
Montée, au début, elle bourrait tout le temps. Le stress, et la jeunesse. Voulant travailler en cordelette, j'ai donc travaillé très fort le contrôle, le fait de maîtriser à tout moment l'allure, de pouvoir toujours m'arrêter. Elle ne court plus que très rarement, mais je pense avoir aussi éteint une petite flamme. Actuellement elle est assez lourde montée. Elle répond très finement aux changements d'allure, mais dans l'allure je crois que nous avons accepté un fonctionnement assez bancal où je m'agite toujours trop.



La construction de la propulsion vient bien plus tard, quelle que soit l'échelle de progression à laquelle on se réfère.

La propulsion

C'est une étape que l'on aborde tout juste, ce qui nous vaut nombre de critiques jusqu'à présent (comment, ta jument ne se méjuge pas?!). Bref, c'est un choix réfléchi à partir des différentes échelles de progression, à cheval le handicap étant pour nous le contact, à pied.... Et bien l'oubli qu'on pouvait travailler à la longe!
Donc désormais nous travaillons cet item un peu à tâtons, et surtout à pied, car à cheval je ne suis pas sure que toutes les étapes précédentes soient bien acquises...

Et le rassemblé, ça pour moi, c'est purement livresque!

Conclusion : 

Je crois que le mot impulsion recouvre trop de chose pour que l'on puisse en parler sans approximations... Je vais désormais essayer de bien distinguer thinking forward et propulsion, une chose après l'autre. À ce sujet, je vous conseille la lecture des articles de P. Beaupère dans cheval savoir, il y a une série de 3 traitant de l'impulsion, ils sont pragmatiques et remarquables!

http://www.cheval-savoir.com/197-dressage-cheval-impulsion