mardi 5 mai 2015

Les sauvages

Récemment, j'ai été appelée pour donner un coup de main pour licoler deux juments lusitaniennes sauvages. Elles ont 4 et 5 ans, n'ont été vaccinées que dans un piège à chevaux, ont été embarquées grâce à l'utilisation du dit piège et ont été débarquées chacune dans un box un beau soir de printemps.

  • L'une est altière, blanche, et part en toupie dans son box dès que l'on s'approche d'elle. En prenant son temps, T a déja réussi à lui faire manger dans le seau tenu à bout de bras. 
  • L'autre est timide, grise, et a tendance à se prostrer au fond de son box. T. n'a pas réussi à la faire manger dans le seau. 

Elles sont beaucoup trop inquiètes pour commencer directement par un travail à la friandise et je propose donc de les aborder en approche retrait, en commençant à 5 mètres et en s'éloignant dès qu'elle nous regarde. 
  • On commence par la blanche qui est plus communicante. Elle comprend vite, très vite puisqu'elle se met à coucher les oreilles quand on s'éloigne. T doit continuer ce travail, mais en prenant comme critère la position des oreilles : ne pas s'éloigner quand elle fait sa tête de morue menaçante. 
  • Puis la grisette. Elle part de plus loin, avance doucement, mais sans heurts. 

Le lendemain je reçois un appel : l'une des juments mange dans la main de T!

Le surlendemain, je reviens. Les progrès sont significatifs. 
  • Pour la grisette, il est temps de passer dans le box, et de continuer le travail. La vie semble un long fleuve tranquille.
  • Pour la blanche, elle est beaucoup moins apeurée, mais la tête agressive reste malgré le travail minutieux de T. Je change les règles du jeu pour un essai, je vais devant son box, en utilisant le stick au minimum, je lui demande de changer de côté dans son box. Je cherche en fait à "prendre le contrôle de ses pieds". L'endroit est trop exigu pour travailler comme je l'avais prévu, je me satisfait d'un mouvement en réponse au stick. On reprend en approche retrait, les oreilles menaçantes ont disparues. Pour ne pas relancer la machine, et vu qu'elle tolère désormais sans trop de stress ma présence devant son box, je commence le même travail au clicker. J'attends un regard, je cloque (avec la langue), puis je mets du grain dans la mangeoire, et je m'éloigne de la porte du box. Elle ne progresse pas vite pour le mouvement demandé, mais par contre elle finit par faire l'association entre le cloc, mon mouvement vers la mangeoire et le drôle de bruit qui s'ensuit et l'arrivée de nourriture dans la mangeoire. Le clicker est chargé!
Maintenant, c'est à T. de jouer, je pense qu'il s'en sortira très bien en ayant appris tout plein de choses avec les deux mistinguettes. 


1 commentaire:

Alastyn a dit…

Article une nouvelle fois très intéressant et qui tombe bien ! Il y a un poney shetland sauvage qui est arrivé à la pension et qui est au box depuis, comme la blanche il se satellise au moindre mouvement, je me demandais justement comment arriver à l'amadouer sans le brusquer.