mardi 17 septembre 2013

La relation au delà de la motivation


Ces derniers temps, on a beaucoup discuté de motivation. Mes dernières réflexions sur le sujet portent entre autres sur l'utilisation du R+ (varier les friandises, ré enseigner certains exos appris en R- en R+ comme le mener, le cercler..., progresser dans mon timing et dans la décomposition des exos), sur le travail en groupe (cf le travail d'élo en paire et le travail des dresseurs d'animaux marins), sur la préparation physique (cf talk du gars du haras des Hus), etc. Et beaucoup de ces points sont en suspens. 

Mais en revenant de la Cense, en discutant avec élo, je me rends compte que la motivation, c'est à dire l'appétence que tel comportement a pour le cheval, même si c'est un levier très important dans une progression (et que donc il faut que j'en sache plus sur ce point), n'est pas directement lié à la relation que l'on développe avec son cheval. Et dans mon monde de bisounours, j'ai envie que mon cheval soit plus qu'un animal qui a envie de faire ce que je lui demande (motivation), j'ai en plus envie qu'il soit content de le faire avec moi, qu'il est envie de passer du temps avec moi (relation). En fait, peut-on être un peu ami? À voir certains couples cheval-cavalier, ou d'autres animaux-cavaliers, et puis Néli avec moi dans certaines circonstances, je me dis que oui. Dans d'autres circonstances, je me rends surtout compte du chemin qu'il nous reste à parcourir!

La soigneuse du parc asterix insistait souvent sur ce point lors de sa présentation, séparément de la motivation et du travail au clicker. Par exemple elle insistait sur le fait d'aller voir son animal plusieurs fois par jour, en dehors des séances de travail, juste pour partager du temps avec lui. Les soigneurs vont dans l'eau, ils jouent ou grattouillent les dauphins qui viennent, mais ne les font pas venir, si ils partent, c'est leur choix : ils ne sont pas dans la demande, ni dans une relation d'apprentissage. 

Ces derniers temps, à cheval, je me suis interdite de faire autre chose que des trucs très simples (trois allures et direction). Surtout car je voulais que l'on ait de bonnes bases avant d'aller plus loin et car sa respiration difficile fait que je veux vraiment être attentive à ce qu'elle veut/peut faire. Ça veut dire qu'on se balade un peu dans la carrière. J'ai un objectif particulier en termes de tracé, mais je laisse une bonne marge de manœuvre à Néli, des fois je la laisse choisir, et puis des fois j'impose, en bref, je compose beaucoup, et elle est géniale montée en ce moment. 
À pied, quand on est au manège, je suis quasiment toujours dans un état d'esprit où je veux lui apprendre quelque chose et elle doit trouver la bonne solution. Le regard que j'ai sur ce qu'elle réalise a beaucoup évolué ces dernières années, je suis comme dirais élo bcp plus dans une éducation positive, mais je suis toujours dans une éducation. Un peu comme si on était toujours à l'école.VSV dit qu'à tout moment où l'on est avec le cheval, le cheval apprend. C'est vrai, comme pour nous, nous passons notre temps à apprendre du monde qui nous entoure. Comme un enfant qui apprend de ses parents en vivant avec eux. Mais à la maison, il n'est pas à l'école. Quelle est la limite entre le rôle d'instit et le rôle de parent? Entre le cavalier-dresseur et le cavalier-soigneur?

On dit et répète qu'il faut passer du temps avec son cheval pour construire une relation, mais quand on a de la route à faire pour venir au cheval, que ça n'est pas tous les jours, que l'on veut aussi préparer des échéances, c'est compliqué. C'est beaucoup plus simple d'avoir son cheval au pré à la maison et rien de prévu pour les 3 prochains mois. 

 À cheval, l'argument de préparer la condition physique fait que l'on va aller dans la répétition de choses acquises, faciles pour le cheval, et j'ai l'impression qu'il aime ça. En randonnée c'est la même chose, on partage un bout de route plus qu'on impose. 
Je pense donc que mon travail à pied devrait plus s'inspirer de mon travail monté, commencer au moins par des choses plus libres, que l'on ferait ensemble, sans réellement de code pour demander, et sans récompense non plus pour dire c'est ça que je veux. Car si on récompense un comportement, on dit aussi que l'on voulait ça, et pas autre chose non?

Bref, réflexion non aboutie ... 


2 commentaires:

elodie a dit…

Un chouette résumé de notre discussion d'hier soir, j'aime bien comme tu sais mettre à l'écrit, ce que se dit à l'oral, et pourtant il y en a à résumé!! :p

Finalement, on recherche toujours plus, on est passé de notre recherche, du cheval qui fait, au cheval qui a envie de faire, au cheval qui a envie d'être avec nous...!

zaude a dit…

Je me suis dit que ça valait le coup de mettre ça par écrit, que ça nous aiderait à y voir plus clair ;)

En tous cas ce matin c'était sympa avec Néli, mais j'ai pas fait ce que j'avais dit lol